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Editorial

        Les dangers des antennes relais: Concilier science et journalisme?...
Octobre 2008

Ce matin, sur une radio du service publique français, au milieu des informations, un sujet fait réagir les quelques synapses critiques qu'il me reste entre l'oreille et le centre nerveux de mes prises de décisions: les antennes relais sont-elles dangereuses? Boygues Télecom doit démonter une antenne relais pour troubles de la santé dans son voisinage, et verser des indemnités aux personnes incommodées...

Le sujet tel qu'il est présenté dans l'émission commence par l'interview d'un jeune homme, qui sitôt après la perte de son emploi et son déménagement, ressent des migraines et des troubles du comportement. Il réfléchit à la cause, et... bon sang mais c'est bien sûr! Il y a une antenne relais sur le toit de son nouveau logement en immeuble. Il va chez sa voisine, et bien sûr, après réflexion, elle aussi se rappelle de maux de tête... Bon...

La perte de l'emploi ne pourrait-elle pas être une cause suffisante aux problèmes physiologiques (et psychologiques) de ce monsieur? Tout le monde s'en fiche, ce qui compte, c'est qu'il a une antenne au-dessus de ça tête...

Puis, dans le studio, on passe à l'invité, le président de la fondation "santé et radiofréquences". Le monsieur en question est médecin, universitaire, et travaille (ou travaillait, à vérifier...) accessoirement à l'institut de radioprotection et de sureté nucléaire. Pas vraiment le genre à baser ses conclusions sur les problèmes existentiels d'un individu unique.

La journaliste, sur un ton un peu "dynamique" s'étonne qu'on ne prenne que maintenant des mesures aussi efficaces pour sauvegarder la santé de nos citoyens. Un peu timidement, le monsieur lui répond qu'on n'a strictement aucune preuve de la nocivité de ces antennes, et que de toute façon, les personnes en cause, vivant quasiment au pied de l'antenne, n'étaient pas dans l'axe d'émission privilégié de celle-ci.

Notre journaliste semble un tantinet destabilisée, elle semblait penser trouver un défenseur d'une juste cause, et elle tombe sur un horrible tenant de la technologie jusqu'auboutiste. Elle se ressaisit, en brandissant un rapport incontestable montrant les dangers potentiels de ces antennes. Notre président de fondation, précise alors, en ayant presque l'air de s'en excuser, qu'il connait malheureusement bien le rapport, et que ses rédacteurs ont été reconnus comme falsificateurs de données...

Comme ça sent fortement le roussi, on embraye rapidement sur un autre sujet, la hausse du prix du beurre, ou la nouvelle coupe de cheveux du ministre... je ne sais plus.

Le traitement de l'information est tout à fait étonnant me semble t-il. Est-il nécessaire pour un journaliste de prendre parti, afin de mettre la population de son côté, comme le ferait un politicien à la petite semaine? Très décevant tout ça...

Ceci dit, en visitant le site de la fondation "santé et radiofréquences", plutôt bien fait et assez transparent me semble t-il, je suis tombé sur la constitution de son conseil d'administration. Sur ses 15 membres, 5 sont représentants de Bouygues, SFR, Alcatel et autres... S'il est normal qu'ils soient consultés, cela me semble moins logique qu'ils puissent prendre part aux votes lors des prises de décision d'une fondation qui devrait pouvoir être indépendante des industriels. Heureusement, le comité scientifique, lui, m'a l'air assez robuste, voir même inattaquable.

Mais pour en revenir au sujet, il me semble qu'un service publique devrait faire preuve de plus d'objectivité et de retenue dans des domaines aussi sensibles que la santé. Surtout, quand, le soir même, sur le même sujet, l'invitée, par téléphone et sur un ton plus qu'excité, annonce des preuves irréfutables de nocivités avérées. Si ce n'est pas de la manipulation...

        PhB

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