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            Chercher de l'or, c'est facile?...

            Oui, c'est facile! En trouver est un peu plus délicat... Mais c'est un moyen bien sympathique de passer un moment dans la nature, et de faire un peu de science appliquée. Gravitation, poussée d'Archimède, densité... Tout cela est à maîtriser si vous voulez vous enrichir.

Voyons quelques conseils de départ si l'on veut s'adonner à l'orpaillage: la recherche de paillettes d'or en rivière. Vous ne trouverez peut-être pas de métal noble, mais probablement quelques minéraux intéressants: des "métaux lourds", des grenats et autres cristaux particulièrement esthétiques, bien que minuscules...

Quel matériel est nécessaire? Une pelle de camping, un tamis, une batée (sorte de chapeau chinois en métal). Pas forcément évident de trouver des batées, les miennes proviennent d'un magasin assez étonnant, quasiment un musée, tout à fait fascinant: l'établissement Deyrolle, 46 rue du bac, dans le 7ème arrondissement de Paris. Cette publicité est totalement gratuite...

Où chercher? Il vous faut déjà une rivière... Soyons optimistes, la plupart des rivières en France contiennent des paillettes d'or! Toutes ne sont pas aussi riches, et aucune ne fait plus l'objet d'activités industrielles: il ne faudra pas compter vivre de vos trouvailles. Celles du sud de la France sont les plus connues (Hérault, Ariège...), mais le centre et le nord ne sont pas en reste (Rhône, Rhin, rivières bretonnes...). L'idéal est d'essayer.

Une fois la rivière choisie, évitez les portions en ligne droite, les paillettes d'or, emportées par le courant, se déposeront là où sa vitesse baisse brutalement: à l'intérieur d'un virage, vers sa sortie, dans les creux, sous les racines... Voir ci-contre le genre de zone à viser (hachures). Ce sont les zones plates de la rive, celles qui sont creusées en talus sont défavorables (croix). Vous aurez peut-être aussi des surprises en récoltant les sédiments piégés dans les "marmites de géants" et autre anfractuosités du lit de la rivière.

 

méandre

Il n'y a plus qu'à se lancer. Remplissez le tamis placé sur la batée avec du sable, de la terre et des graviers trouvés sur le lieu choisi. Vous n'êtes alors pas dans l'eau, mais sur la berge. Ne pas hésiter à fouiner sous les racines, leurs fibres peuvent jouer un efficace rôle de filtre à paillettes.

Une fois le tamis plein, placez la batée et son tamis sous l'eau et brassez énergiquement ce qu'il contient, afin de ne garder que ce qui est plus petit que quelques millimètres. Vous risquez de perdre les grosses pépites? rassurez vous, elles sont plus que rares...

Débarrassez-vous alors du tamis. Et brassez ce qui est dans la batée, dans le courant. Celui-ci emportera les particules peu denses, alors que l'or est justement un des matériau les plus denses. C'est là qu'est le point clef: le travail suivant consistera à trier les particules denses des autres, par comparaison avec la densité de l'eau. Contrairement à ce qui se passe dans l'air où, si vous lâchez de la même hauteur en même temps une pépite d'or et un bête caillou, les deux arriveront au sol en même temps, sous l'eau, c'est différent. La poussée d'Archimède modifie la donne et fournira une longueur d'avance aux matériaux denses, a tailles égales. Ainsi, dans un faible courant, les particules peu denses auront plus de chances de tomber hors de la battée que les autres, la ségrégation commence.

En tenant la batée sous l'eau, après avoir éliminé tout ce "qui fume" (humus, débris végétaux...), faites subir à votre tas de sable un mouvement de rotation. Le courant créé va emporter les particules les moins denses vers l'extérieur, où, avec un peu d'entraînement, vous pourrez les faire sortir du récipient. Petit à petit, dans le creux central de la batée, s'accumulent les matériaux les plus denses et l'or potentiel...

batée
Voici la batée après quelques minutes d'élimination des matériaux peu denses...
fond de batée
De plus près, les métaux lourds donnent les plus petits grains noirs près du centre. En s'écartant, la taille des grains augmente, et surtout, leur densité baisse. De nombreux cristaux colorés apparaissent, notamment les petits grains roses que sont les grenats. Cependant, la variabilité de composition des grenats peu les rendre jaunes, verts, orangés...

Le spectacle commence dès que vous avez trouvé une loupe:

grenats et métaux lourds © Rob in Space
Les graduations noires sont espacées de 1 mm. Les métaux lourds et leurs oxydes sont en noir, en rose les grenats, peut-être de l'olivine en vert?... Un vrai coffre à bijoux.

Et peut-être tomberez-vous alors sur quelques paillettes:

paillette d'or ©Rob in Space
Celle-ci est imagée au microscope et à la webcam, cela prend vite une allure impressionnante...

Ne vous attendez pas à voir briller les paillettes au fond de votre batée. Elles sont toutes plates, et terriblement dépolies par l'action des graviers et des grains de sable de la rivière. Rapellez-vous que l'or est un métal très mou. D'ailleurs, sur la photo précédente, on voit nettement les éraflures nombreuses qui balafrent la paillette. Pour la reconnaître, seule sa couleur jaune vif vous sautera aux yeux. Mais il faut une très bonne vue (elles seront probablement minuscules) et éviter l'éclairage direct du Soleil au fond de la batée. Les paillettes se voient plutôt mieux par temps légèrement couvert. Vous ne commencerez à les voir que lorsque votre batée sera quasiment vide, elles ont une fâcheuse tendance à glisser sous les autres grains...

Pour les récupérer, sêcher votre index, collez le contre la paillette, elle y adhérera. Puis déposez là à la surface d'un tube plein d'eau, elle devrait se décoller toute seule et tomber au fond du tube. La récolte de sa première paillette d'or est un évènement que vous n'oublierez pas de sitôt.

Voilà, les aventures commencent, vous serez bientôt plus riche... de nouvelles expériences!...