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Editorial

       La guerre est-elle un moteur de la Science?
Février 2004

 

                    La science serait-elle où elle en est si les hommes ne faisaient pas la guerre? Ou bien, est-ce qu'une période de paix rend les progrès de la Science moins dynamiques?...

                    Le problème est épineux. Surtout si le rédacteur de l'article est scientifique et pacifiste... Force est de constater que la guerre est un puissant stimulant pour la créativité scientifique: L'intérêt des militaires pour l'avion des frères Wright a contribué de manière non négligeable à son essor; la guerre contre le Japon a permis à la physique nucléaire de faire un bond considérable; sans la guerre froide, y aurait-il eu un être humain sur la Lune?

                    Il n'est pas question ici de refaire l'histoire, mais interrogeons nous un instant sur les conditions nécessaires à un progrès scientifique. Peut-être serez-vous d'accord si l'on fait intervenir:

1/ La créativité des chercheurs.
2/ L'argent qui les nourrira où leur donnera accès à du matériel.
3/ Du temps et une ambiance propice à la réflexion.

    1/ La créativité et l'imagination des chercheurs sont probablement liés à la dernière condition. Mais, une guerre, comme toute cassure brutale dans l'évolution d'une société, est source de stimulation intellectuelle sur le cours terme. C'est le propre de tous les changements dans la routine, qu'ils soient bénéfiques ou pas. Ceci dit, une période d'incertitude et de doute envers l'avenir peut également ruiner toute tentative de réflexion sur le moyen et long terme.

    2/ La recherche a besoin d'argent pour fonctionner. Un gouvernement en crise, défendant ses intérêts (ou ce qu'il estime être les siens) se rappelle rapidement qu'un avantage technologique peut rapidement devenir décisif. Des finances qui affluent dans des départements de recherche sont, en toutes circonstances, puissamment génératrices d'avancées scientifiques.

    3/ Un état en guerre, a moins d'avoir la "chance" de voir le conflit se dérouler hors de ses frontières (!), ne favorise guère la progression des idées. Quand la survie est directement en jeu, les parties les plus récemment développées d'un cerveau humain cèdent la place à celles qui guidaient les pré-amphibiens au fond des marécages... Si la conflagration est hors-territoire, le temps n'est plus à la recherche d'idées incertaines et éloignées d'un aboutissement urgent. Seules les idées déjà en place seront exploitées afin d'en faire émerger des utilisations "immédiates".

                Ainsi, une situation de conflit pousse plus rapidement les découvertes des sciences fondamentales à leurs aboutissements logiques: les retombées technologiques. Les idées de Pierre et Marie Curie, de Becquerel, de Planck et d'Einstein pour n'en citer que quelques-uns ont été pressurées jusqu'à exsuder l'abomination technique qu'est la bombe atomique. Mais il n'y a qu'en période de paix que la recherche fondamentale peut avancer sereinement et éclairer progressivement les secrets de la nature. Un contexte social paisible est indispensable à l'exploration de pistes pouvant être jugées à priori non rentables voir même stériles. Mais personne n'imaginait quelles utilisations de l'électricité pourraient être faites lors des démonstrations historiques de Volta...

                Il ne reste plus qu'à espérer que même en période de paix, les gouvernements jugent nécessaire que la recherche doit être alimentée, afin d'assurer un avenir sur un terme un peu plus long qu'un mandat électoral.

 

PhB

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