Editorial
Les déodorants préservent-ils la couche d'ozone? | Mars
2006 |
Vous avez sûrement déjà vu ce logo. On le trouve sur la plupart des bombes aérosols: déodorants, insecticides parfums... Quand on achète un tel produit, on se sent rassuré: il est bien digne du parfait citoyen responsable de la qualité de l'environnement, pour lui et pour les générations futures, ainsi pour le "développement durable" (puisqu'il faut absolument réussir à caser cette expression). |
Il n'y a pas si longtemps, les gaz propulseurs employés dans ces engins étaient des CFC (des chloro-fluoro-carbones), qui, en montant dans la haute atmosphère, finissaient par se combiner aux molécules d'ozone, et donc à grignoter petit à petit cette couche protectrice anti ultra-violets. Depuis, il est souvent remplacé par du butane, qui n'a pas d'effet connu sur la célèbre molécule. Donc, tout est bien...
Je ne vois vraiment pas de raison d'en faire une raison de râler... Encore que...
Le petit logo dit bien "PRESERVE la couche d'ozone". Ce qui n'est pas tout à fait pareil que "NE DETRUIT PAS la couche d'ozone"... Les grands industriels fabricants de ces produits, de par leur absence d'action favorable, ont trouvé le moyen de se décerner une médaille de "protecteur" de l'environnement. Et oui, ils sont très malins: ils transforment une inaction en action positive!
Tiens, c'est comme l'autre jour, une petite vieille se fait agresser par un voyou qui en voulait à son sac à main. Moi, bon citoyen, je n'interviens pas. Je ne veux pas risquer d'interférer avec le bon fonctionnement des forces de l'ordre, dont l'intervention ne saurait tarder de toute manière. Et en plus, je peux me décerner le titre tant envié de "protecteur des petites vielles", parce que moi, au moins, je ne les agresse pas. Et oui, ne pas nuire, c'est protéger.
Soyons rassurés, toutes nos petites lâchetés quotidiennes peuvent passer pour de bonnes actions. Si ce n'est pas de l'hypocrisie, c'est rudement bien imité.
Finalement, j'ai bien peur que protéger l'environnement ne soit une véritable activité, qui nécessite un investissement de chacun. Ce n'est pas seulement s'abstenir de jeter des vieux plastiques dans la nature, c'est aussi en ramasser quand on en trouve. A chacun d'agir, ou d'aider les associations actives à agir.
PhB