Le LHC ("Large Hadron Collider", ou grand collisionneur de hadrons) entre en service ces jours-ci à la frontière franco-suisse, et ça fait longtemps qu'on l'attendait...
Incroyable machine en forme d'anneau de 27 km de circonférence. Dans son tunnel, deux faisceaux de protons circulant quasiment à la vitesse de la lumière entreront en collision avec l'énergie la plus grande jamais atteinte dans un accélérateur de particules. Des détecteurs aussi volumineux que des cathédrales chercheront à analyser les débris et accumuleront les données à raison de quelques 100 000 DVD double couche par an.
A quoi ça sert? A comprendre à quoi est due la masse des particules, où est passée l'antimatière après le Big-bang, à quoi ressemblait l'Univers lors des premières fractions de seconde de sa naissance, qu'est-ce qui constitue 96% de l'Univers et qui est invisible à tous nos moyens d'investigation pour l'instant... Pas si triviales que ça toutes ces questions...
Voilà donc de beaux sujets de réflexion qui pourraient parfaitement donner envie à des élèves du secondaire de poursuivre des études scientifiques... Voilà enfin de quoi faire rêver et mettre des esprits en ébullition: "je veux découvrir la masse cachée de l'Univers!..."
Et bien, non, c'est raté. Ce ne sera pas facile d'en parler, même à des élèves de terminale. Qu'est-ce qui fonde tout le fonctionnement du LHC? La relativité, les déplacements de particules dans les champs, les collisions de particules... Tous ces thèmes ont disparu des programmes de physique de Lycée depuis une vingtaine d'année...
Deux tristes constatations:
- Le secondaire prend du retard par rapport à la recherche fondamentale (ce qui ne serait tout de même pas une catastrophe, les nouvelles connaissances ne peuvent pas toutes être transférées dans les Lycées).
- Mais surtout, il régresse par rapport aux connaissances de base qui permettraient de donner une chance de comprendre un peu plus que superficiellement les grandes avancées de la physique fondamentale.
Ce qui ne rendra la physique contemporaine que plus obscure et ésotérique aux yeux des citoyens non spécialisés: une science qui n'est plus comprise devient de la magie, et perd sa crédibilité.
Quelque chose de grave est en train d'arriver à l'enseignement des sciences dans le secondaire.
PhB
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