Editorial

              Depuis quelques temps, des rapports divers alertent les autorités sur la baisse de fréquentation des fillières scientifiques, et notamment universitaires. L'Education Nationale, en France, semble en avoir pris conscience. Les académies, au niveau des régions ont pris le relais, et essaient de valoriser ces fillières.

Du moins, c'est la version officielle...

A l'heure où le ministère et les recteurs tentent de classer les performances des lycées sur la base d'indicateurs sélectionnés (un établissemnt d'enseignement public doit bien sûr être évalué de la même façon qu'une entreprise...), je me suis permis de faire une petite investigation sans prétention, dans le but d'évaluer les volontés acdémiques de développer les sciences dans leurs régions respectives. Bien sûr, il m'a fallu chercher des indicateurs. La subtilité n'étant pas ma principale qualité, je me suis simplement plongé dans les "projets académiques", et j'y ai fait une recherche des occurrences des mots "science" et "scientifique" (singulier et pluriel).

Ces projets académiques sont renouvelés habituellement tous les 3 ou 4 ans selon les cas. Ils servent à définir la ligne de conduite de l'académie, sa politique pour la période en question. Ils sont publics et accessibles à tout un chacun sur les sites officiels des académies. Bien sûr, je n'ai pas poussé la conscience jusqu'à lire tous ces documents. Mais l'informatique permet facilement de chercher les mots voulus et de les comptabiliser. Les académies manquantes peuvent l'être pour plusieurs raisons: soit le projet est fragmenté sur un trop grand nombre de pages indépendantes, et je n'ai pas eu le courage de toutes les parcourir, soit leur format ne permettait pas la recherche des occurrences, soit... le projet s'est révélé introuvable...

Voici les résultats en graphique:

Les bâtons verts donnent le nombre de fois par page que les mots "science" ou "scientifique" sont cités. L'aire en bleu donne le nombre de pages du document.

L'intérêt des académies pour les sciences est vraiment très disparate, et pour certaines, le sujet n'est même pas abordé, ce qui laisse perplexe. Mais heureusement, certaines sortent bien du lot, et parlent souvent de sciences, ce que j'ai considéré comme étant révélateur d'un certain intérêt.

Si j'étais mauvais esprit, je ne pourrais pas m'empêcher de remarquer une certaine corrélation entre le nombre total de pages du document et sa volonté de parler de sciences: plus le document est long... et moins il en parle...

Je me garderai bien d'en tirer la moindre conclusion. Libre à chacun de bâtir la sienne. Cependant, le manque d'intérêt flagrant de la plupart des académies me paraît révélateur d'une certaine inadéquation entre les discours officiels et les politiques effectives. Les résultats seront bientôt visibles.

PhB

ps: n'étant pas statisticien, ni même très soigneux, les erreurs et oublis ne peuvent bien sûr que m'être imputés.

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