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Quand je verse de l'eau d'une casserole, j'en mets partout... Pourquoi ça?

C'est énervant ça, vous ne trouvez pas? Cette page aurait d'ailleurs pu se trouver dans la catégorie des choses énervantes, mais bon...

Or donc, je tente de verser de l'eau dans mon verre pour me faire une tisane, dans le but de calmer mes nerfs torturés par une longue journée à se poser des questions, quand la grosse majorité du liquide (bouillant) finit sur la table, et le reste sur mes genoux. Un peu dans la tasse tout de même, mais pas tant que ça finalement.

D'où la nouvelle question qui donna son nom à la page que vous êtes sur le point d'abandonner.

Réfléchissons: tout se passe comme si le liquide voulait tenter de suivre le bord de la casserole, sans parvenir à en décoller. Ca me rapelle quelques chose ça: c'est une histoire de tension superficielle de capillarité et de mouillage de surfaces!...

Entre l'eau et certains matériaux comme le verre et le métal, c'est une histoire d'amour: l'eau s'y étale langoureusement, grace aux forces électrostatiques existant entre les molécules d'eau et les atomes constituant le support. Sur du plastique l'eau mouille beaucoup moins, et peut même rester en gouttelettes toutes rondes, sans s'y aplatir (comme sur du Téflon® par exemple).

Voici ce que cela donne avec une casserole de cuivre, sans bec verseur, pleine d'eau:

Versage d'eau d'une casserole ©Rob in Space
-Si vous avez le bon geste, une inclinaison bien franche, vous pourrez donner à l'eau une vitesse de départ suffisante pour que les forces de capillarité ne puissent pas faire d'adhérer l'eau au bord du récipient. Mais c'est délicat: dès que vous réduirez le débit en redressant la casserole, ce sera la catastrophe...
Versage d'eau savonneuse d'une casserole ©Rob in space
-Et c'est encore bien pire en diminuant la tension superficielle de l'eau, en faisant en sortes que les molécules d'eau s'attirent moins les unes les autres, qu'elles aient moins de cohésion, et cela en y ajoutant un peu de liquide vaisselle: Là, la capillarité jouera son rôle à merveille, ça va baver sévèrement...

Et alors, si on prend un récipient pour lequel l'eau n'a pas trop d'affinité (qu'elle mouillera moins), ce sera plus facile de verser sans en mettre partout? Voyons ça:

Versage d'eau d'une timbale plastique ©Rob in space
-Avec une timbale de plastique, en effet, le versage est plus aisé! (en ayant des angles de versage comparables...)
Versage d'eau savonneuse d'une timbale plastique ©Rob in space
-Mais si l'eau est savonneuse, on se retrouve avec le même problème, sensiblement moins intense qu'avec la casserole métallique cependant...

Voici une petite comparaison en vue rapprochée:

Comparaison plastique/métal ©Rob in Space
Oui, les inclinaisons ne sont pas les mêmes, mais je voudrais vous y voir... On perçoit tout de même que dans le cas du métal de droite, l'eau (sans savon ici) semble vouloir y glisser plus longtemps que sur le plastique (à gauche)... Non?...

Remarquez que quand la surface du récipient est mouillée, ça ne rend pas plus simple le versage, bien au contraire, puisque les gouttes voulant tomber vont s'agglomérer au film d'eau déjà présent sur le bord de la casserole.

D'où l'invention merveilleuse du bec verseur: la forme du bec éloigne naturellement le jet de liquide de la paroi et évite alors les bavures intempestives. Mais les chimistes chevronnés savent bien éviter ce problème en retournant la capillarité contre elle-même!...

Versage à l'aide d'un agitateur en verre ©Rob in space

L'eau aime bien se coller au verre? Pas de problème: qu'elle le fasse tant qu'elle veut dans cette situation...

Peut-être pas très facile à pratiquer avec du lait bouillant, mais il faut savoir ce que l'on veut...