Chaque fois que je fais des saucisses au feu de bois, où que je me place, j'ai la fumée dans les yeux. Elle m'en veut?...

        Pourtant, les grillades, j'aime bien ça. Je me dis que s'il y a du vent, et que je choisisse bien mon emplacement, la fumée devrait partir loin de moi... Ben non, on croirait presque que le lutin malicieux de la fumée sait où je me trouve, et cherche à m'étouffer. A moins que ce soit un coup des saucisses. Maintenant que j'y pense, elles avaient un drôle d'air chez le marchand...

        Ressaisissons nous, il doit bien y avoir une explication rationnelle. Vérifions déjà s'il y a bien une réalité dans cette observation, il est vrai qu'il n'y a pas de fumée sans feu (oui, bon...)

        Par ordre d'entrée en scène, un enfumoir d'apiculteur pour la source de fumée, et un sèche-cheveux dans le rôle du vent.

Le sèche-cheveux n'est pas en route, c'est une journée sans vent, personne n'est proche du feu de camp.	Le vent se lève, il vient de la gauche, la fumée part à droite. Jusque là, ça paraît compréhensible...

        Un nouvel élément entre en jeu: le tourneur de saucisses. Son rôle est capital si vous voulez qu'elles soient cuites des deux côtés.

On remplace la source de vent, du fait d'une défection technique. La tuile est le cuisinier. Pas de vent, la fumée monte tout droit, le lutin malicieux n'intervient pas.	Le vent vient de la gauche, et... Là, vous voyez?? La fumée vient quand même dans les yeux de l'acteur! Le doute n'est plus permis, il se passe quelque chose d'étrange et merveilleux...

            Essayons de comprendre:

Voici une vue de côté comparable à la dernière image ci-dessus. Des tourbillons se forment derrière la tuile, ceux-ci entraînent la fumée vers le sommet de celle-ci. Alors que bien sûr, sans la tuile, l'air aurait normalement été entraîné vers la droite. Pensez que ces tourbillons se forment également sur les côtés de l'obstacle, et pas uniquement sur son sommet.

Sur ce schéma en vue de dessus cette fois-ci, on peut comprendre que même si le vent arrive un peu de côté, on a une bonne chance d'avoir de la fumée dans les yeux. L'idéal, finalement, étant que nous soyons, avec le feu, sur une droite perpendiculaire à la direction du vent...

        A moins de procéder un jour où il n'y a pas le moindre courant d'air, il semble bien que l'on ait du mal à y couper: on ressort de l'expérience parfumé à la saucisse grillée. Remarquez, certains apprécient, Totor par exemple.