Pourquoi est-ce que mes lardons décongelés sont plus salés, et d'ailleurs, la banquise est-elle salée?...
Je ne suis pas certain que tout le monde perçoive bien le lien subtil existant entre ces deux questions... Mais c'est encore une occasion d'expérimenter.
Donc, une poignée de lardons salés, placés au congélateur, puis décongelés quelques jours plus tard, semblent plus salés. Le résultat ne saute pas toujours aux papilles, gardez des lardons "témoins", essayez dans des récipients fermés ou ouverts, bref... Improvisez.
Pour la banquise, c'est aussi à fabriquer soi-même: un verre d'eau salée matérialise notre océan (dont on garde un échantillon témoin dans un coin protégé) que l'on place au congélateur. Une fois la glace de surface prise, on goutte l'eau du dessous, ainsi que la glace fondante, que l'on compare au témoin resté à température ambiante. Là, c'est plus net: la banquise est bien salée, mais moins que l'eau qui reste en dessous.
Il est à noter que c'est malheureusement la seule expérience que j'ai de la banquise... Mais j'ai vu plein de photos... D'ailleurs, si ce sujet vous fascine aussi, je vous encourage à jeter un oeil à ces images, prises par Olivier Paris, spécialiste en photographie naturaliste, qui sont vraiment très belles... |
Donc, visiblement, lorsque la glace d'eau salée se forme, le sel en est en partie éliminé. Les ions chlorure et sodium n'apprécient visiblement pas de se laisser piéger dans le réseau cristallin de la glace d'eau naissante et je les comprends.
Le petit schéma résume votre progression expérimentale... Le sel se répartit différemment, la partie liquide s'enrichit en sel au détriment de la partie glacée... |
Et les lardons maintenant? Quand on les congèle, la glace qui se forme, en surface, est pauvre en sel. Le lardon, lui, est alors de plus en plus salé. Quand on décongèle nos échantillons, la glace de surface est souvent perdue dans le récipient, ne reste alors qu'un pauvre lardon très salé...
Donc, finalement, lardon, banquise, même combat.